La vie communautaire
de la Lettre aux amis n° 57
La communauté a vécu le premier passage de ce monde au Père d’un frère, fr. Edoardo Arborio Mella, qui a été un des premiers frères à rejoindre Enzo, à l’automne 1969
Bose, décembre 2013
de la Lettre aux amis n° 57
Le 25 juin, la communauté a vécu le premier passage de ce monde au Père d’un frère, fr. Edoardo Arborio Mella, qui, peu avant 6 heures, alors que nous nous rendions à l’église pour la prière du matin, s’est éteint dans la paix, à l’âge de 70 ans, entouré de quelques frères en prière. Edoardo a été un des premiers frères à rejoindre Enzo, à l’automne 1969, dans la vie commune qui avait commencé à Bose. Le 30 novembre de cette année-là il a été accueilli liturgiquement en communauté et le 22 avril 1973, jour de Pâques, il faisait partie des sept premiers frères qui, après avoir approuvé la Règle de Bose, émettaient leur profession monastique définitive.
Dans l’homélie prononcée lors de la liturgie des obsèques, célébrée le 26 juin, fr. Enzo, en se souvenant de lui avec émotion, a surtout rendu grâce à Dieu pour le don de la vie de fr. Edoardo et de sa vocation monastique vécue dans la fidélité. « Edoardo était de condition noble, riche, d’une famille prestigieuse, et il se dépouilla, pour connaître la pauvreté, la fatigue, le dure métier de vivre, dans la méfiance de l’Église et sans aucun appui ni soutien. Il connut le froid de Bose, le manque de tant de choses essentielles, non superflues, mais il ne se lamenta jamais. Dans sa discrétion, il a parfois aussi souffert, sans jamais en exprimer le poids ; en disant bien plutôt toujours son obéissance, même lorsque l’obéissance lui coûtait … Edoardo a été un moine fidèle, persévérant, jusqu’à la fin de la vocation monastique et dans la communauté, ici à Bose, puis en Israël, et de nouveau à Bose jusqu’à sa mort. C’était un frère fidèle et, pour l’Évangile, ce seul point est décisif. Les péchés, Dieu les pardonne et les oublie : ce qu’il demande est simplement la fidélité, la persévérance, la proximité non par les mots, non par les promesses, mais il demande cette posture qui dans l’Église s’appelle stare in medio, « se tenir au milieu », se tenir parmi les frères, sans abandonner. À sa fidélité, Jésus a répondu par la fidélité, en l’appelant là où lui se trouve et pour le donner au Père comme une vie offerte. Um moine fidèle, persévérant, qui a dit aussi on Amen à Dieu qui l’appelait pour le prendre dans ses bras. »
Pour ce dernier salut à Edoardo étaient présent, hormis la famille et les amis, également quelques sœurs de Cumiana, fr. Adalberto et fr. Andrea de Dumenza, sr. Anne-Emmanuelle de Grandchamp et d. Angelo Casati de Milan.
Un peu plus d’un mois plus tard, et dans un climat de reconnaissance pour les dons du Seigneur dont notre communauté est constamment comblée, cette année encore nous avons eu la joie de célébrer la fête de la Transfiguration, et dans cette lumière la communauté a accueilli la profession monastique d’un nouveau frère : fr. Fabio Baggio qui, au terme de l’itinéraire de formation du noviciat et du probandat a célébré l’alliance définitive avec le Seigneur et notre communauté, en présentant sa vie comme moine chrétien au service du Christ dans l’Église et parmi les hommes. La liturgie de veille a vu la participation de moines et moniales d’autres communautés amies : Cumiana, Par’d Mill, Dumenza, Civitella San Paolo, le moine copte p. Danyal, le religieux maronite fr. Rabiah, ainsi que de nombreux amis et hôtes.
Entre mai et juin, fr. Francesco a séjourné durant un mois à Besançon pour l’étude du français puis, en juillet, à St-Amand en Puisaye (Bourgogne) pour un cours de poterie. Durant le même période, fr. Matteo est retourné en Chine, pour un séjour de quarante jours durant lequel il a pu visiter de nombreuses communautés chrétiennes et tenir des conférences dans plusieurs séminaires dans trois différentes régions du pays.
Un grand don a été la présence parmi nous, à la mi-octobre, du théologien jésuite p. Christoph Theobald, qui a tenu une rencontre aux hôtes sur le thème du Concile Vatican II, « Visions d’avenir et questions nouvelles », ainsi que trois rencontres pour la communauté sur le « christianisme comme style ». Originaire d’Allemagne, mais vivant depuis longtemps en France où il enseigne à la Faculté de théologie du Centre Sèvres de Paris, le père Théobald est un des théologiens catholiques contemporains les plus estimés et les plus fins : homme à la pensée fécondée par l’Esprit et la Parole, « il unit la rigueur propre à la recherche théologique allemande au génie de la pensée française », comme l’a dit fr. Enzo. En nous transmettant sa sagesse sous une forme que nous avons immédiatement reconnue comme très proche, le p. Théobald a parcouru les grandes lignes de cette approche stylistique de la foi et de la tradition chrétienne qu’il a élaborée, et qui représente sa contribution la plus originale à la recherche théologique contemporaine, qui cherche à répondre avec fécondité aux défi hérités du Concile.