20 Juillet
ÉLIE (IXe s. av. J.-C.) prophète
Le 20 juillet, les chrétiens de toutes les Églises célèbrent le prophète Élie, qu’ils considérèrent depuis toujours comme le représentant le plus emblématique de la tradition prophétique juive, ainsi que le laissent entendre les Évangiles dans l’épisode de la Transfiguration.
 Le prophète en Israël avait pour mission de parler au nom de Dieu, pour rappeler chacun à la fidélité au Dieu de l’alliance. Élie remplit pleinement cette mission en manifestant par toute sa vie le pathos même de Dieu, sa sollicitude de Père envers ses fils, surtout à l’égard des plus petits et des sans défense. 
 Élie vécut au IX è siècle av. J.-C., en un temps de grande crise ; il s’indigna d’abord face à l’idolâtrie d’un grand nombre en Israël ; mais Dieu l’appela au détachement et à la solitude, comme pour lui enseigner que ce n’est qu’en servant la Parole en l’attendant dans le silence qu’on parvient à devenir des « hommes de Dieu ».
 Envoyé en terre païenne, Élie connut le besoin de recevoir sa nourriture, non seulement de Dieu, mais des pauvres, dans la personne de la veuve de Sarepta. De retour dans sa patrie, sa prédication contre l’idolâtrie et l’injustice des puissants le mena à la fameuse rencontre avec les prophètes de Baal sur le mont Carmel. Mais la persécution qu’il subit à la suite de sa victoire d’un moment sur les idolâtres l’aida à comprendre, grâce à la voix silencieuse par laquelle Dieu lui parla sur l’Horeb, que Dieu, qui est feu dévorant, est aussi paix, silence et tendresse.
 Renouvelé par cette ultime expérience, Élie acheva sa mission dans le Royaume du Nord et fut emporté au ciel, selon le récit biblique, pour signifier que l’esprit d’Élie demeurera toujours présent dans l’histoire d’Israël.
 Son retour, dans la tradition juive et chrétienne, reste lié à la venue du Messie.
Lecture
Tu voulais fondre des sommets comme un vent impétueux
 et te montrer puissant comme l’est la tempête, 
 tu voulais souffler l’existence dans les êtres
 et bénir des âmes humaines, le fléau à la main,
 tu voulais avertir des cœurs épuisés dans l’ardeur de ton élan
 et provoquer ceux qui sont de pierre à prendre feu.
 Tu m’as cherché sur tes sentes exaltées
 mais tu ne m’as pas trouvé.
Tu voulais monter jusqu’au ciel comme la langue d’une flamme
 et faire place nette de tous
 ceux qui ne savaient pas résister à ta fureur,
 fort comme le soleil, tu voulais assaillir des mondes
 avec cette énergie soudaine
 capable d’embraser ton jeune rien.
 Tu m’as cherché dans tes abîmes de flamme
 mais tu ne m’as pas trouvé.
Alors mon messager a atteint ton oreille
 et l’a mise au contact de mon cœur pacifique :
 alors tu as appris à sentir comment semence
 après semence commence à s’agiter,
 et toute sorte de frémissement – la croissance 
 des choses ! -
 t’apparut comme ronde de cercles,
 le sang qui bruissait sur le sang,
 et le silence
 fut la parole qui te vainquit,
 ce silence éternel, plein, doux et maternel.
 Alors tu t’es penché au fond de toi
 et tu m’as trouvé dans ton cœur
 (Martin Buber, Poésie).
Prière
Notre Dieu, dans la première alliance, par Élie et tous les prophètes, tu as parlé à ton peuple, tu as admonesté les puissants, tu as défendu les pauvres et les faibles et tu as annoncé la venue du Messie : accorde à ton Église, par la puissance de ton Esprit saint, le don de nouveaux prophètes qui puissent annoncer avec force les exigences du Royaume et rappeler le jour de la venue glorieuse de Jésus Christ Seigneur, vivant dans les siècles des siècles.
Lectures bibliques
 Si 48,1-11 (vigile) ; 2R 2,1-18 ; Jc 5,12-20 ; Mt 17,1-13
Les Églises font mémoire…
Anglicans : Marguerite d’Antioche (IVe s.), martyre ; Bartolomé de Las Casas (+1566), apôtre des Indiens
 Coptes et Éthiopiens (13 abib/hamlë) : Pisence (+632), évêque de Coptos (Église copte-orthodoxe)
 Luthériens : Marguerite, martyre en Asie Mineure
 Maronites : Élie, prophète
 Orthodoxes et gréco-catholiques : Élie de Tishbé, prophète
 Syro-occidentaux : Élie, prophète de l’Ancien Testament
 Vieux Catholiques : Élie, prophète